J.P. Pincemin

Petite biographie de Jean-pierre Pincemin

Par Administrateur ARTOTHÈQUE, publié le mardi 2 décembre 2014 15:26 - Mis à jour le mardi 2 décembre 2014 15:26

Peintre, graveur et sculpteur français, Jean-pierre Pincemin est né en 1944 à Paris et mort en 2005 (61 ans) à Arcueil (Val de Marne).

Sa formation initiale l’amène à travailler comme tourneur dans l’industrie mécanique de précision. Il découvre la peinture par ses visites fréquentes au musée du Louvre et décide de devenir critique d'art au milieu des années 1960.

Le galeriste Jean Fournier, qui avait une maison près de celle de ses parents, l'encourage à faire de la peinture. Pincemin réalise alors ses premières sculptures et peintures. Entre 1962 et 1966, il multiplie les recherches, de l'abstraction lyrique à l'action painting.

« Le mouvement Supports/Surfaces s'est attaché à énoncer les composants de “la peinture” : la toile, le plus souvent sans châssis, ses dimensions, la couleur et son étendue, le lieu et l'accrochage, pour en finir avec le tableau comme illusion d'un thème ou comme débauche sentimentale des états d'âme de l'artiste. “Peindre” ne signifie jamais “peindre quelque chose” (et surtout pas soi-même). C'est un travail sur la méthode. »

Jean-Pierre Pincemin expérimente l'utilisation de matériaux les plus divers : planches, tôles, grillages, carrés de toile trempés dans la peinture (série des « Palissades » et des « Portails »), assemblage par agrafage ou collage.

Le changement brutal survient en 1985 sous diverses influences, dont le choc produit par les avant-gardes allemande, italienne, américaine, et le déplacement des intentions de la peinture.

Dès lors, parallèlement à des formes géométriques comme cercles et damiers, les formes végétales affleurent, Pincemin modifie sa manière de peindre et sa conception de l’espace.
En 1989, il expose des sculptures faites d’assemblages de petites facettes de bois colorées. Puis il choisit de travailler dans l’histoire de la représentation, s’inspire de gravures anciennes, opère une transmission lente de la réalité, et réalise de grandes peintures (sujets religieux, scènes de genre, portraits).
Il a été longtemps professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Poitiers puis d’Angers. Il était également chargé de plusieurs missions de l’A.F.A.A. (structure culturelle du Ministère des Affaires étrangères).

En 1995, à Liège, il figure la création du monde sur un plafond de 200 m2 à l'hospice du Balloir, en respectant à la lettre le récit biblique.

On lui doit également le plafond du théâtre de Villeneuve-sur Yonne.

La plupart de ses œuvres ne sont pas titrées.

« À la base de mon travail, il y a toujours la question : comment s’y prendre pour en faire le moins possible ? Il faut absolument que je me détache de l’aspect physique de la peinture. Au fond, mes problèmes sont des problèmes de raccourcis : comment en faire le moins possible ? Quelques fois je suis obligé de faire le plus possible parce que c’est le « moins pire » mais ce n’est pas le souhait premier. La période dite « support-surface » était parfaite. Je faisais quelque chose en ne faisant rien.  {…} la production artistique ne peut pas se déterminer par rapport à des savoir-faire et à des techniques. Il faut donc naturellement se détacher de ce bagage académique. C’est un vieux bagage du XIXème siècle, un truc qui ne sert à rien. Il faut se rattacher à un système de production, presque du taylorisme, c’est-à-dire à une rentabilité entre ce que je fais et l’objet que je produis. Autrement dit, moins j’en fais et plus le résultat est satisfaisant. Le champion des champions en la matière a été Buren. On pourrait aussi citer Malevitch et peut-être même Mondrian. »