M. Haas

Petite biographie de michel Haas

Par Administrateur ARTOTHÈQUE, publié le lundi 1 décembre 2014 17:12 - Mis à jour le mardi 2 décembre 2014 12:47

Né en 1934 à Paris, Michel Haas vit et travaille en France. Depuis ses premières expositions personnelles en 1975, il a exposé dans de nombreuses galeries françaises et étrangères (New York, Madrid, Tokyo…)

Peintre, Dessinateur, Illustrateur...

Michel Haas peint sur du papier, qu’il pose par terre. Il le creuse,le griffe, l’écorche, le malaxe et l’agresse. Le papier se transforme, devient âpre, parfois rugueux. Cette matière picturale (papier, fusain, pastel, eau, colle, pastel...) est inlassablement travaillée pour arriver à un mélange.

Mélange entre le fond et la forme afin de constituer une matière mouvante. C’est une création singulière, entre empreinte et apparition, où naissent de multiples figures griffées sur le papier, comme autant de figures anonymes.

Comme tracées dans la cendre, ces images apparaissent fragiles et fortes à la fois, cabossées et en mouvement.

Du quotidien qu’il observe, Michel Haas extrait des figures flottantes, simplifiées à une ombre, un contour. La figure se fait archétype et la forme devient signe. Des thèmes récurrents forment le fil de ce travail fragile et poétique : figures humaines, fleurs, violoncelles, couples. Comme autant d’instantanés de cette vie grouillante des rues qu’il emporte dans son atelier-laboratoire pour en faire fusionner la figure et le fond.

« Lorsque j'ai commencé à travailler, j'ai choisi le papier parce que je n'aimais pas la toile, ni le châssis, et parce qu'il avait à mes yeux une fragilité, une sensualité. D'autre part, comme je ne suis pas très habile et que je ne savais pas me servir d'outils, j'ai décidé de raccourcir les débats en me servant de ce qu'il y avait de plus simple, c'est-à-dire mes mains, et de peindre directement avec elles. Avec aussi des moyens très simples. L'eau, le papier, le charbon de bois, c'est le quotidien; et la chair de la peinture, c'est le magique qui surgit soudain. Sans lui, elle ne serait qu'un discours ou une démonstration. La matière est extrêmement importante mais elle n'est pas le sujet. Je lui ai toujours accordé une grande attention parce que c'est souvent elle qui ouvre sur de nouveaux champs visuels, qui eux-mêmes, alors, ouvrent sur une nouvelle matérialité.

Il n'y a donc pas, d'une part, des sujets et, de l'autre, une matière. Il y a une création permanente de l'image par la matérialité et, en même temps, celle-ci n'existe que parce qu'il y a une image. Et ce qui m'importe avant tout, c'est justement l'image, le tableau que je vais réaliser, la dimension humaine qu'aura ce tableau, le fait qu'il existe. Je veux qu'il vive. Ce qu'il y a d'intéressant dans la peinture, par rapport au cinéma, c'est qu'elle est l'art de l'immobile. Or, en tant que peintres, ce que nous avons toujours voulu, c'est, tout en affirmant l'immobilité des figures, arriver à un mouvement intérieur, interne, qui donne la vie. Non pas par les trois dimensions, la profondeur, la perspective, etc., mais par une sorte de chimie organique qui fait que les mains de Rembrandt ou les nus de Titien, par exemple, vivent et bougent de l'intérieur. Moi, j'ai toujours rêvé que ça bouge dans mes tableaux. La matière est donc là pour que la peinture respire, fonctionne, pour que ça pleure et que ça rie. »

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